L’auteur présumé de l’assassinat de l’antifasciste vallecano est militaire

Des centaines de personnes se sont rassemblées à la Puerta del Sol pour dénoncer la mort du jeune antifasciste de 16 ans, Carlos P. M., due à un coup de couteau probablement administré par Josué E. de la H., soldat professionnel de l’Armée espagnole.

Le Forum social de Madrid, qui a appelé à la mobilisation, a réclamé à la Délégation du gouvernement espagnol « une attitude plus ferme » contre ceux qui organisent des manifestations racistes et xénophobes. Il y a aussi eu des rassemblements dans d’autres villes, comme Bilbao (300 personnes) ou Valence (250 personnes).

La Coordination antifasciste de Madrid a dénoncé le fait qu’ »il y a des manifestations racistes autorisées et protégées par les autorités dans lesquelles on trouve des personnes armées de couteaux de chasse ».

Corriente Roja [Courant rouge], pour sa part, accuse « la ’politique antiterroriste’ de l’Etat espagnol et de l’UE » d’être responsable de l’essor des groupes fascistes, elle « qui réprime férocement et bafoue les principes démocratiques et de sécurité les plus élémentaires des organisations de la gauche indépendantiste, des mouvement sociaux et syndicalistes, alors qu’elle finance avec des fonds publics des organisations légales nazies, racistes et xénophobes, menées par l’AVT [Asociación de Víctimas del Terrorismo, Association des victimes du terrorisme] ». Après que l’appartenance à l’Armée espagnole de l’auteur présumé de l’assassinat a été confirmée, cette organisation a exigé « la purge de tous les éléments fascistes des appareils de l’Etat » et a appelé à participer aux mobilisations antifascistes convoquées dans tout l’Etat espagnol le 20 novembre [date de la mort de Franco, en 1975], et le 6 décembre [date de l’approbation de la Constitution toujours en vigueur, en 1978] à Madrid, contre la Constitution et pour la IIIème République.

Izquierda Castellana [Gauche castillane] a aussi appelé à participer aux mobilisations du 20 novembre, et a dénoncé « la totale impunité avec laquelle les bandes fascistes agissent dans toute la Castille, et plus spécialement à Madrid », alors que la CGT a refusé que la Délégation du gouvernement « permette des expressions publiques de racisme et de xénophobie ». Tant la Coordination antifasciste que Corriente Roja et Izquierda Castellana ont critiqué les médias qui ont présenté cette agression fasciste comme « une bagarre entre bandes ».

Le porte-parole parlementaire d’IU-ICV [Izquierda Unida-Iniciativa per Catalunya Verds, Gauche unie - Initiative des Catalans Verts], Joan Herrera, a aussi dénoncé le fait qu’il soit permis aux groupes d’extrême droite de « sortir avec des drapeaux nazis en toute impunité », alors qu’Agustí Cerdá (ERC [Esquerra Republicana de Catalunya, Gauche républicaine catalane]) a réclamé qu’il y ait une enquête sur les connexions entre les groupes fascistes et l’armée.

Dans les prochains jours, deux autres manifestations fascistes ont été appelées à Madrid. La première d’entre elle a lieu ce samedi et passera par les rues Montera, Gran Vía et par la Puerta del Sol, à l’appel d’Alianza Nacional [Alliance nationale], alors que la seconde aura lieu dimanche, dans le cadre de la commémoration du 20 novembre.

Source : Gara, 13 novembre 2007